Chapitre 6 - Attaque sur Vilche't

Le deutérium commandé par Schlangan arriva au bout de quelques dizaines de minutes, et il fut acheminé à un vaisseau stationné à quai. Cependant, les soldats n'étaient toujours pas convaincus de la stratégie préconisée par Schlangan.

Soldat #1 : Mais chef, je ne vois toujours pas comment nous pourrions outrepasser les défenses de la planète ennemie ?
Schlangan : Et bien quoi ?
Soldat #2 : Sauf votre respect, commandant, avec la flotte à quai et les défenses de la planète, nous n'avons pas l'ombre d'une chance.
Schlangan : Fu fu fu fu fu... Vous allez voir ce que je lui réserve... Venez avec moi !

Schlangan et les quatre soldats se dirigèrent donc vers le centre des communications.

Militaire : Ah, bonjour, comm...
Schlangan : Pas le temps, que le spectacle commence.
Militaire : Mais...
Schlangan : Urusei. Allô, ici le commandant. Enclenchez immédiatement la procédure B7JH389K72MUK273SWZK2 !
Militaire : ...
Schlangan : Allô ? Répondez !
Militaire : Co... commandant... Vous êtes sur la ligne avec laquelle je discutais avec ma femme...
Schlangan : Nani ?! Vous vous servez des lignes militaires... pour discuter avec votre femme ?!
Militaire : Ben... C'est l'heure de la pause...
Schlangan : Je m'en fiche ! Branchez-moi la ligne générale, et que ça saute !
Militaire : Mais...
Schlangan : Exécution ! Ou j'ordonne la vôtre !
Soldat #1 (murmure) : Vous feriez mieux d'obéir... Quand il est de mauvaise humeur, il met facilement ses menaces à exécution...

Le militaire devint pâle, et s'empressa de passer le communicateur vers la ligne demandée.

Militaire : C'est... c'est fait...
Schlangan : C'est pas trop tôt ! Allô ! Me recevez-vous ! Ici le commandant Schlangan !
Voix : Bonjour commandant, nous vous recevons 45/5 - Baissez un peu le volume - Que pouvons-nous faire pour vous ?
Schlangan : Enclenchez la procédure B7JH389K72MUK273SWZK2.
Voix : Très bien, un petit moment... Ah, nous avons un problème.
Schlangan : Quoi donc ?
Voix : La procédure demandée n'existe pas...
Schlangan : Bien sûr que si.
Voix : Mais non... Du moins nous ne l'avons pas dans la base de données... quand a-t-elle été écrite ?
Schlangan : Il y a une minute, dans ma tête.
Voix : Mais...
Schlangan : Vous avez un problème avec ça ?
Voix : Heu, non, mais...
Schlangan : Quoi encore ?
Voix : Juste une question... En quoi consiste la procédure ?
Schlangan : Simple. Elle emploie le principe de l'avière.
Voix : De l'avière ?! Qu'est-ce donc ?
Schlangan : Mais personne ne comprend rien aujourd'hui ou quoi ?! L'avière, le processus de camouflage de souplus.
Voix : Je ne vous suis pas du tout, commandant.
Schlangan : Ok, je vois... Souplus, par définition, mot antonyme de surplus. Bref, infériorité numérique.
Voix : Ah... Et qu'est-ce que la grippe aviaire vient faire sur ce processus ?
Schlangan : Pas l'aviaire, l'avière. Vous avez une cervelle d'oiseau ou quoi ?! Il s'agit du processus avant-arrière, raccourci en avière.
Voix : Très bien, et donc pour résumer ?
Schlangan : ... Vous envoyer flotte infériorité numérique vers planète ennemie. Pour éviter dégâts, vous envoyer flotte en marche arrière. Ennemi penser que flotte s'enfuit car logiciels non prévu pour flotte en arrière.
Voix : Ah, d'accord, merci commandant. Nous mettons en marche cette procédure.
Schlangan : Bien, merci.

Schlangan raccrocha, et se tourna vers les soldats, qui semblaient étonnés.

Schlangan : Un problème ?
Soldat #3 : Mais monsieur, même si le logiciel ne comprendra pas la destination de la flotte, ils vont quand même voir qu'elle se rapproche ?
Schlangan : Oui, et ?
Soldat #4 : Et bien, patron, nous allons nous faire écraser aussi !
Schlangan : Ou pas. Comme pour la planète de Flotin, nous ferons le tour de la planète avec un vaisseau, et une fois atterri, nous irons attaquer la base ennemie à pied.
Soldat #2 : Mais les défenses ?
Schlangan : Comme notre flotte sera en marche arrière, elle pourra repasser en marche avant aussitôt et s'enfuir dès que les défenses feront feu !
Soldat #1 : Mais nous serons repérés aussi ?
Schlangan : Forcément, mais trop tard déjà. Une fois là-bas, nous détruirons la base, et donc la flotte et les commandes des défenses, et nous repartirons.
Soldat #3 : Je ne suis pas convaincu...
Schlangan : De toute manière, nous n'avons pas beaucoup d'autres choix. Donc, en avant le spectacle !

Et ainsi, à contre-cœur, les quatre soldats suivirent Schlangan qui lança son opération avière. La flotte se mit en route, et se dirigea vers la planète Vilche't. Lorsqu'ils s'approchèrent de la planète, le vaisseau transportant Schlangan et ses soldats fit le tour de la planète, et l'opération commença. Comme prévu, la flotte de Schlangan repartit dès que les défenses de Vilche't firent feu. En revanche, ce qui n'était pas prévu, fut les vaisseaux de guerre tout juste revenus d'une expédition. Les vaisseaux se tournèrent vers le transporteur de Schlangan, et firent feu. Schlangan tenta une manœuvre désespérée, mais l'un des côtés du vaisseau fut touché, et celui-ci tomba en piqué vers la planète.

Soldat #1 : C'est fini ! Nous allons mourir !
Schlangan : Naïfs ! Ce n'est pas encore terminé !
Soldat #2 : Mais on ne peut plus rien faire !
Schlangan : Hmf, j'ai encore un atout dans ma manche !

Alors que le vaisseau continuait sa chute inexorable, Schlangan ouvrit l'une des portes lorsqu'ils eurent passé l'atmosphère.

Soldat #4 : Vous ne comptez pas sauter, patron ?!
Schlangan : Comme ça je survivrai, mais ça n'aurait pas d'intérêt de vous perdre, donc je vais ralentir cette chute !
Soldat #3 : Mais comment monsieurs ?
Schlangan : Comme ça : RAGNAROK !!

Schlangan leva les deux mains et commença à accumuler de l'énergie qu'il lança brusquement en direction du sol. L'énergie, sous forme d'un rayon, toucha le sol en provoquant une énorme explosion. L'onde de choc percuta le vaisseau et contra la chute en partie. Le vaisseau continua bien sûr de chuter, mais sa vitesse fut amoindrie. Les occupants du vaisseau se mirent en boule pour se protéger au moment de l'impact. Le vaisseau racla le sol sur plusieurs centaines de mètres, avant de s’immobiliser dans une dune de sable. Schlangan fut le premier à se relever après le choc.

Schlangan : Que les morts lèvent la main !
Soldat #1 : Heu, moi je suis toujours vivant, chef.
Soldat #2 : Moi de même, commandant.
Soldat #3 : Moi aussi, monsieur.
Soldat #4 : Idem, patron.
Schlangan : Bon, et bien tout va bien. Il ne nous reste plus qu'à trouver la base de notre adversaire.

Schlangan mit donc un pied dehors, pour constater que plusieurs vaisseaux stationnaient dans les airs, prêts à faire feu.

Schlangan : Oh, le comité d'accueil.
Voix venue d'un vaisseau : Ne bougez plus ! Tout mouvement suspect entraînera une mise à mort immédiate !
Schlangan : Quelle gentillesse. Ah mais, tels que sont positionnés les vaisseaux, il faudrait vraiment creuser un trou pour passer inaperçu, et seule la porte arrière du vaisseau est un angle mort pour eux !
Voix venue d'un vaisseau : Taisez-vous !
Schlangan : Ok ok... Vous avez gagnés, je me rend. Je suis le seul survivant de toute façon. Amenez-moi où vous voulez.
Voix venue d'un vaisseau : Sage décision. Ne bougez pas.
Schlangan : J'obéis, j'obéis.

Schlangan levait donc les mains, en attendant patiemment. Deux hommes descendirent de l'un des vaisseaux, et s'approchèrent de Schlangan, lui intima de se laisser faire. Ils lui passèrent des menottes, et le firent avancer, pour le faire monter à bord du vaisseau d'où les deux provenaient. Juste après cela, le vaisseau tira sur les restes du transporteur de Schlangan, le faisant exploser. Puis, les vaisseaux repartirent en direction de la base du père de Flotin. Quelques minutes passèrent, puis quatre têtes émergèrent du sable.

Soldat #1 : Fiuuu, c'était moins une. Heureusement que nous avons compris le message du chef à temps.
Soldat #2 : Ouais, sinon nous aurions été cuits.
Soldat #4 : C'est quand même bizarre que le patron se soit laissé capturer.
Soldat #3 : Oui, d'ordinaire, il aurait résisté plus que ça. Je suis presque même sûr qu'il aurait pu détruire les vaisseaux à mains nues...
Soldat #1 : Il doit avoir un plan. Nous devons donc continuer la mission, maintenant qu'ils nous croient morts.

Les quatre soldats avaient repéré l'endroit vers lequel les vaisseaux étaient partis, et se mirent donc en route par là. Fort heureusement, ils avaient eu le temps de sauver quelques provisions pour la route. Ils se trouvaient dans un désert, mais il n'y avait nulle trace d'oasis pour le moment. De son côté, Schlangan était sous haute surveillance dans le vaisseau, où le commandant faisait son rapport au roi de la planète.

Commandant : Votre majesté, nous avons abattu un vaisseau qui essayait de nous prendre un revers.
Vandri'ch del Kelten : Parfait. Vous êtes-vous assurés que les occupants du vaisseau ont péri ?
Commandant : Nous avons capturé le commandant Schlangan en personne, et nous avons détruit l'épave du vaisseau pour être sûrs.
Vandri'ch del Kelten : Oh, vraiment ? Quelle merveilleuse nouvelle. Vous direz à votre "invité" que je l'attends avec impatience.
Commandant : Nous serons bientôt de retour, votre majesté.
Vandri'ch del Kelten : Parfait. J'attends votre arrivée avec impatience.

Le commandant coupa la communication, et du bruit résonna dans le vaisseau. Quelques instants plus tard, un soldat s'effondra dans la salle de pilotage. Le commandant dégaina son arme, prêt à faire feu, lorsqu'il vit Schlangan, démenotté, les mains en l'air.

Schlangan : Pas la peine de faire feu, voyons. Je ne fais que me dégourdir les jambes.
Commandant : Ne bougez pas !
Schlangan : Bah, et pourquoi pas ?

Schlangan fit un pas, et le commandant tira vers le jambe droite de Schlangan pour l'immobiliser, mais celui-ci accéléra son mouvement et écrasa la balle du pied.

Schlangan : Attention avec ça, vous pourriez abîmer le vaisseau, ce serait dommage.
Commandant : Quoi, mais...

Le commandant voulut appuyer sur le communicateur pour appeler à l'aide, mais Schlangan réapparut devant lui, et lui brisa la nuque d'une main. Puis il s'installa dans le siège paisiblement.

Schlangan : Bon, et bien, il n'y a plus qu'à attendre que le pilote automatique me mène à bon port.


Suite au prochain chapitre.